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Confinement des abeilles comme mesure de protection contre l'exposition aux pesticides


Référence

OBJECTIF

Identifier une méthode sécuritaire de confinement temporaire des abeilles afin d'assurer leur protection à la suite de traitements phytosanitaires.

Objectifs spécifiques

     • Évaluer l'effet de la méthode de confinement sur la santé des abeilles.
     • Évaluer l'efficacité des méthodes pour réduire la mortalité des abeilles liées au butinage.
     • Effectuer le transfert de la méthode aux producteurs.

RÉSUMÉ

Les dommages occasionnés aux canneberges par certains ravageurs peuvent entraîner des pertes de rendements allant jusqu'à 95 % de la récolte annuelle. Il est donc essentiel de traiter contre ces ravageurs, malgré la présence des pollinisateurs essentiels à leur fructification. Des études antérieures ont démontré que la dérive lors des traitements est le principal problème à résoudre. Malgré les recommandations faites à cet égard, il a été constaté que les intoxications se produisaient après les traitements, lors du butinage par les abeilles sur le feuillage humide. L'objectif de la recherche était d'identifier un moyen sûr de confiner temporairement les abeilles à l'intérieur de la ruche pendant la période post-traitement, jusqu'à ce que le feuillage soit sec. Quatre méthodes de confinement ont été testées en 2019, soit, (T1) un jute humide recouvrant la ruche et bouchant l'entrée, pour simuler la noirceur (la nuit); (T2) de la glace à l'entrée, simulant le temps froid ; (T3) un grillage sous la ruche avec entrée bouchée ; et (T4) des gicleurs, simulant la pluie. Au cours de la deuxième année, les deux méthodes les plus prometteuses ont été retenues pour une deuxième évaluation. Les conditions expérimentales étaient similaires les deux années, à savoir 6 heures de confinement à partir du lever du soleil avec 3 répétitions au cours de l'été. La première année, en 2019, 25 ruches ont été utilisées, soit 5 ruches par méthode de confinement et 5 ruches témoins. La deuxième année, en 2020, ce sont 8 ruches par méthodes de confinement retenues (2) et 8 ruches témoins qui ont été utilisées, soit un total de 24 ruches. Les principaux paramètres observés étaient : le nombre d'abeilles qui s'échappaient de la ruche, le nombre d'abeilles mortes retrouvées à l'entrée de la ruche, la chaleur maximale (degrés centigrades) atteinte dans la ruche durant le confinement et le taux de CO2 atteint dans la ruche pendant le confinement. Les critères suivants sont servis à l'évaluation :

• la survie des abeilles ;
• la facilité de mise en application ;
• moins de frais.

Les résultats obtenus pour la première année ont montré que les meilleures méthodes étaient la glace à l'entrée (T2) et le grillage sous la ruche avec une fermeture de l'entrée (T3). Pour la deuxième année, les mêmes paramètres ont permis d'identifier le grillage sous la ruche avec l'entrée bouchée comme étant la meilleure méthode de confinement. Il s'agit donc de la méthode recommandée, d'autant plus que plusieurs apiculteurs utilisent déjà un plateau grillagé de fond anti‑varroa. Ce plateau, combiné à un barrage à la sortie de la ruche, s'avère la méthode la plus efficace pour réduire l'exposition des abeilles aux traitements potentiellement mortels.

APPLICATIONS ATTENDUES

Réduction de la mortalité d'abeilles après les traitements phytosanitaires.

VIDÉO

Confinement des abeilles comme mesure de protection contre l'exposition aux pesticides

 

Ce projet est financé par l'intervention du programme Innov'Action Agroalimentaire, en vertu du Partenariat canadien pour l'agriculture, entente conclue entre les gouvernements du Canada et du Québec.